Les pomiculteurs trop gourmands en pesticides ? © Maxppp
Sandrine Goujon, mère de trois enfants, habite Vigeois, un petit village de Corrèze. Une maison avec un jardin, des balançoires : le rêve si seulement, elle ne vivait pas à 15 mètres à peine d'une grande plantation de pommiers. "Ils pulvérisent même quand on mange à midi. Les produits volent et se déposent sur nous. Ça me fait des plaques rouges. Le petit ça lui pique les mains. Même mon linge je ne peux pas l'étendre dehors. On ne peut rien faire", témoigne cette mère de famille.
Depuis cinq ans, ses relations avec son voisin pomiculteur sont très tendues et elle s'est plainte plusieurs fois auprès des autorités. Elle souffre aujourd'hui d'inflammation des muscles, de baisse d'énergie, sans forcément savoir si ces symptômes sont directement liés aux pesticides.
"Est-ce qu'on attend encore 40.000 études avant d'agir ?" (Dr Périnaud)
Trop de "signaux de danger sont au rouge : cancers, maldie de Parkinson, troubles de la fertilité..." s'inquiètent les 85 médecins limousins signataires de l'appel contre les pesticides. Pour Pierre-Michel Périnaud, médecin généraliste à l'origine de cette alerte, il est tant d'agir : "C'est très difficile en santé environnementale de dire que tel cancer est lié à tel pesticide. Mais aujourd'hui les études qui existent sur le sujet font froid dans le dos. Est-ce qu'on attend encore 40.000 études avant d'agir ? Nous on pense qu'il est tant de faire quelque chose."
Créer des zones tampons entre les maisons et les champs et surtout réduire de moitié l'usage des pesticides dans la région voilà ce que demandent les médecins dans leur appel relayant ainsi les demandes des associations environnementale.