APPA\'S 86 Association Pour la Protection des Abeilles

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La vie des abeilles


Le symbolisme de l'abeille

Etymologie et vocabulaire

Le mot abeille vient de l’ancien provençal abelha, du latin apicula, diminutif d’apis. C’est au XVIe siècle qu'il remplace l’expression « mouche à  miel ». Les abeilles produisent le miel et la cire. Leur élevage est l’apiculture et les éleveurs sont des apiculteurs. On nomme couvains leurs œufs. Ils sont pondus uniquement par la    reine. Le nid peut-être constitué de milliers de cellules hexagonales, les alvéoles, collées les une aux autres et qui renferment les jeunes abeilles aux différents stades de leur croissance    (oeufs, larves, nymphes). Le pain d’abeille est fait de pollen mêlé de miel et constitue la nourriture des larves et des nymphes. Les futures reines sont, quant à elles, nourries exclusivement de    gelée royale. Le peloton d’abeilles est le nom que l’on donne à l’essaim accroché à une branche d’arbre. 

      

Les abeilles dans l’histoire

    En 1653, on découvrit, à Tournai, dans l’actuelle Belgique, le tombeau de Childéric 1er, roi des Francs saliens et père de Clovis. Parmi les nombreux artéfacts se trouvaient une    trentaine d’insectes d’or et d’émail  — certains disent 300 — qui peut-être avaient constellé le    manteau du roi défunt. La science du XVIIe siècle y distingua des abeilles et avec elles un symbole de souveraineté. Le trésor de Childéric fut offert à Louis XIV par Léopold    1er (du saint Empire). Conservé à la Bibliothèque Royale depuis le début du XVIIIe siècle, il fut volé en 1831. On ne retrouva que deux exemplaires des joyaux en forme    d’abeilles. De nos jours, les spécialistes ne sont plus tout à fait certains qu’il s’agisse d’insectes mellifères. On peut, en effet, y voir des mouches, des cigales, et même des hannetons,  mais la corrélation entre abeilles et Mérovingiens perdure. Napoléon Bonaparte à beaucoup contribué à la persistance de cette croyance en prenant l’insecte butineur comme l’un des emblèmes de    l’Empire, l’autre étant l’aigle. L’aigle le rattachait à Charlemagne et à l’empire carolingien ; les abeilles aux mérovingiens, la plus ancienne dynastie de France. Le jour de son sacre,    le semis d’abeilles supplanta le semis de fleurs de lys des armoiries des rois. De royale, l’abeille devint impériale. 

      

Héraldique

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Vulson de la Colombière qui, dans la Science Héroïque (1644) aborde l’héraldique d’un point de vue symbolique,    présente l’abeille comme symbole de vertu et voit dans l’essaim et la ruche l’incarnation de l’«obéissance que les peuples sont obligés de rendre à leurs rois». Elles    symbolisent  aussi l’éloquence car ce qui sort d’elles, le miel, est doux et agréable. Il est dit qu’elles firent jadis du miel sur la bouche de Platon, de Pindare, et de saint Ambroise de    Milan. Enfin, elles sont symbole de chasteté et de virginité. C’est pourquoi on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les églises à l’occasion des services divins. Si    on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du parfum des fleurs et ne  pas connaître la sexualité. En effet, on a longtemps cru par    le passé que les abeilles, asexuées, naissaient spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs. On    pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter. Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent    pas dans les plaisirs, et ne connaissent ni l’union des sexes,  ni les efforts pénibles de l’enfantement ». 

    Mgr Freppel, évêque d’Angers de 1870 à 1891 porte pour armoiries d’azur à l’abeille d’or. Devise : Sponte favos oegre spicula, « Volontiers son miel, à regret son    dard ». Urbain VIII, pape de 1623 à 1644, porte d’azur à trois abeilles d’argent posées 2 et 1. En 1808, les Grands dignitaires de l’Empire napoléonien portent obligatoirement sur leurs armes un chef d’azur (partie supérieure du blason) semé d’abeilles d’or

      

Traditions et croyances antiques

    Les idées symboliques d’ordre, d’industrie, de charité que l’on rattache de nos jours à l’abeille sont relativement récentes. Pour les anciens, elle est avant tout un emblème de résurrection et    d’immortalité [8], ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles seraient nées des larmes de Ré [9] et est associé au roi de la Basse-Egypte, bîty qui désigne également l’apiculteur. 

    Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans    leur migration (âmes des morts) ou leur élévation (âmes des initiés). L’égyptologue Alexandre Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus entouré d’épis. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi    symbole d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et Strabon rapportent qu’en    Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables défunts avant de les ensevelir sous le miel. Glaucus fils de Minos et de Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que    ses lèvres aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait.  

    Chez les Celtes, l’insecte mellifère est une manifestation de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain de blé et une abeille. Le miel est l’un des ingrédients de la boisson des dieux,    l’hydromel, et confère à l’insecte qui le conçoit le statut particulier qu’ont les créatures divines. 

Drachme d'Ephèse

    Dans le monde gréco-romain, l’abeille est également assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour les latins, déesse vierge du blé, et Artémis sont des représentations. L’abeille est un des    attributs d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues polymastes de la déesse, et l’insecte figure de façon continue au long des siècles sur les monnaies éphésiennes. 

    On lui porte depuis la nuit des temps un rôle initiatique et liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses de Déméter et d’Artémis portent le nom d’«abeilles». Le grand-prêtre de    l’Artémision d’Ephèse, qui par sa consécration devenait parèdre d’Artémis, était dit «seigneur des abeilles». A Delphes, la Pythie était parfois appelée «l’abeille  delphique». Apollon, le frère d’Artémis, envoya aux Hyperboréens le deuxième temple de Delphes. Celui-ci avait été façonné par des abeilles. Dans l’Iliade, Homère qualifie les    Amazones d’abeilles belliqueuses. Artémis en était la reine. 

    Le serpent et l’abeille sont analogues sur le plan symbolique, et complémentaires. Le serpent symbolise l’esprit, l’abeille l’âme. Tout deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le feu    dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son nom signifie «putréfaction féconde». Or l’abeille, dans l’antiquité, était censée naître de la putréfaction    d’un animal, lion ou taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de la terre. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse dans l’arbre du    milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel. 

      

L’abeille dans le christianisme

    En hébreu, le mot pour dire abeille possède la même racine que dabar, la « parole », raison pour laquelle les kabbalistes rapprochent l’abeille et le bourdonnement de la ruche du    Verbe créateur. Au Moyen Âge, on parle du « chant » de l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une parcelle de l’Intelligence divine. Rassemblées  en essaim ou dans une ruche, ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la reine).    L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est donc un symbole de retour à l’unité et de réunification. 

    De double nature, du fait qu’elle fabrique le miel et qu’elle pique, l’abeille personnifie le Christ aux douces paroles ou au contraire, le Christ-Juge de la fin des temps. Elle est aussi un des    symboles de la Vierge Marie. 

      

Nombre

    L’abeille possède six pattes et son abdomen est divisé en six segments. Le nombre 6 lui est attribué du fait aussi que les alvéoles de cire qu’elle fabrique sont hexagonales. L’hexagone est  la figure géométrique dans laquelle peut s’inscrire une étoile à six branches, symbole du macrocosme, du divin et du spirituel.


15/07/2013
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C'est pas sorcier !

Fred et Jamy partent récolter du miel chez un apiculteur et nous parlent du monde fascinant des abeilles. Nous verrons que ces hyménoptères ne manquent pas de travail. Chacune d'elles doit remplir ses multiples missions : tenir la ruche, nourrir les larves, produire de la cire, fabriquer les alvéoles, butiner, transporter le pollen, faire le miel....
Jamy nous expliquera qu'est-ce qui différencie les abeilles, des guêpes, des frelons et des bourdons, les fonctions des abeilles ouvrières, comment les abeilles fabriquent-elles du miel etc


15/07/2013
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Comment les abeilles fabriquent-t-elles du miel ?

 

 


15/07/2013
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La grande famille

Composition d’une colonie d’abeilles

La colonie peut-être assimilée à une très grande famille dans laquelle frères et sœurs entourent leur mère et entretiennent des relations de travail, qui maintiennent dans une société complexe une structure permettant la survie indéfinie du groupe alors que les individus n’ont qu’une vie éphémère. Une colonie d’abeilles domestiques compte de 40 000 à 60 000 individus durant la belle saison et chute à 15 000 voire 5 000 en hiver. 

 
Chaque colonie est composée de :
  • trois castes d’abeilles adultes : une reine, des ouvrières et des mâles ou faux-bourdons ;
  • du couvain: ensemble des œufs, des larves et des nymphes des abeilles.

La colonie s’organise dans le temps et l’espace afin de subvenir aux besoins des individus qui la constituent et chacun d’eux participe activement à la vie collective :
  • la reine, seule femelle fertile de la colonie, est unique ; totalement dépourvue des organes spécialisés qui caractérisent les ouvrières, elle ne peut récolter elle-même sa nourriture (qui lui est fournie par les ouvrières). Seule la reine pond des œufs susceptibles de générer une descendance pour assurer la pérennité de la colonie ;
  • les ouvrières (femelles non reproductrices) représentent la très grande majorité de la population. Leur activité varie au cours de leur vie : nourrices, nettoyeuses, sécrétrices de cire, butineuses de pollen et de miel. Leur nombre assure, en outre, la régulation thermique de la colonie ;
  • les mâles (quelques centaines), participent à la fécondation des reines vierges, présentes, dans les régions tempérées, d’avril à septembre.

Phases du cycle du développement d’une colonie d’abeilles
Le cycle naturel d’une colonie est annuel et dépend fortement de la végétation disponible dans l’environnement. En régions tempérées, il débute au printemps. 
Quatre phases successives le caractérisent. 
  • une phase de développement (au printemps), au cours de laquelle la reine pond intensément (de 1 500 à 2 000 œufs par jour), suivie d’une relative stabilité de la population qui se poursuit jusqu’à l’automne, avec une ponte de plus en plus réduite ;
  • une période d’essaimage correspondant à un phénomène de reproduction asexuée. Vers la fin du printemps, alors que la population atteint son maximum, la reine quitte sa ruche avec une partie des ouvrières et va fonder plus loin une nouvelle colonie. Bientôt, une nouvelle reine éclôt dans la colonie souche et remplace la reine âgée, partie avec l’essaim ;
  • une phase de préparation à l’hivernage qui permettra le meilleur développement possible des colonies dès le printemps suivant. Pendant cette phase cruciale, la colonie produit les ouvrières qui passeront l’hiver. Ces individus vivront plus longtemps (plusieurs mois) que les butineuses d’été qui récoltent le miel et dont l’espérance de vie normale est de quelques semaines. Les ouvrières hivernantes ont également la tâche de redémarrer l’activité de la colonie au printemps. L’état de santé de ces individus hivernants est capital pour la bonne survie des colonies à la saison froide.
  • une phase hivernale, appelée « hivernage », au cours de laquelle la population, réduite à quelques milliers d’ouvrières regroupées autour de la reine, vit sur les réserves accumulées pendant la belle saison.

Le peuplement et l’évolution de la population d’une ruche varient en fonction de nombreux paramètres
Au printemps, les colonies d’abeilles sortent de leur torpeur hivernale et la reine recommence à pondre. Au cours des mois qui suivent, des milliers de jeunes abeilles verront le jour, et la force de la colonie (la vigueur) ira s’accroissant jusqu’à son point culminant. Si la reine peut vivre jusqu’à cinq années, les ouvrières quant à elles, ont une durée de vie différente selon les périodes de l’année auxquelles les œufs ont été pondus. Les abeilles adultes, dites d’été, sont caractérisées par une durée de vie courte, qui s’échelonne de 20 à 40 jours (ou trois à six semaines) ; elles sont constamment renouvelées.
Celles nées en fin d’été, sont des ouvrières caractérisées par une durée de vie longue (jusqu’à 190 jours ou 27 semaines), puisqu’elles atteindront le printemps suivant. À la fin de l’été, débute la période de déclin de la colonie, durant laquelle le taux de mortalité des abeilles s’élève, tandis que le taux de ponte s’abaisse.
La force de la colonie, définie à la fois par son état physiologique et par la dynamique de sa population d’abeilles, décroît au fil des jours, jusqu’à son niveau d’hivernage en automne. 
L’effectif minimal de la population d’abeilles est enregistré en hiver ; les colonies les plus faibles ne passent pas l’hiver.

14/06/2013
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Les abeilles ont-elles des sentiments ?

Une étude publiée récemment dans la revue Current Biology montre qu’il existerait des embryons de sentiments chez les abeilles, qui appartiennent à la famille des invertébrés représentant 95% de l’espèce animale.

Elle a été réalisée dans le cadre général  de la question de savoir comment les humains devraient traiter les animaux, raconte la revue The Scientific American. Menée par Geraldine Wright de l’université de Newcastle, elle prend pour point de départ le fait qu’il existe chez l’humain une corrélation entre la mauvaise humeur et les jugements négatifs, entraînant de l’appréhension face à certaines situations. Le but a été de déterminer si un processus similaire pouvait s'observer sur les abeilles.

L’expérience a consisté à établir une «situation contrôlée» où les abeilles rencontreraient des stimuli. Dans un premier temps, un groupe d’abeilles a été entraîné à associer deux odeurs à deux aliments. Les résultats ont montré qu’il suffisait d’ajouter une substance différente à chacun des aliments pour que l’un soit attrayant et l’autre repoussant pour les abeilles.

Dans un deuxième temps, le groupe a été séparé en deux sous-groupes, dont l’un a subi une séance dans un «shaker». Cette séance avait pour vocation de simuler l’agression d’une ruche, rapporte le Wall Street Journal. Puis les chercheurs ont à nouveau présenté les deux aliments aux abeilles. Il s’est trouvé que les deux groupes se sont dirigés vers la substance la plus appréciée, mais que celui qui avait été secoué était le plus réticent à avancer.

Les scientifiques en ont conclu que l’on pourrait retrouver chez l’abeille un mécanisme psychique s’apparentant à celui des émotions: le stress comme facteur de pessimisme et d’anticipation de menace. Le Scientific American explique que «scientifiquement parlant, on peut dire que l’agitation a produit chez les abeilles un état négatif».

Les abeilles ont subi les conséquences physiologiques de cette perturbation. Les chercheurs de Newcastle ont en effet constaté une baisse du nombre de neurotransmetteurs (dopamineoctopamine etsérotonine) chez les abeilles «traumatisées» uniquement. S'ils ont souligné les limites de l’étude, qui ne permet pas d’affirmer la présence de sentiments pessimistes chez l’abeille, ils ont montré qu’il était illogique de penser que les invertébrés ne pouvaient pas éprouver de sentiments, comme ceux que pourraient éprouver d'autres animaux.

 

LIFE - Publié le 04/08/2011 Mis à jour le 04/08/2011 à 18h00

 


09/06/2013
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