APPA\'S 86 Association Pour la Protection des Abeilles

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L’agro-écologie

peut doubler la production alimentaire en 10 ans

Le constat est alarmant. En l’état actuel de la situation agroalimentaire mondiale, une agriculture continuellement dépendante du pétrole conduira inéluctablement à des crises alimentaires qui s’aggraveront. 

Crise alimentaire : les trois spirales de la faim

Cependant, le rapport constate aussi qu’en « à peine 10 ans, les petits agriculteurs peuvent doubler la production alimentaire des régions vulnérables en recourant à des méthodes de production écologiques ».

L’agroécologie se voit alors comme la porte de sortie de la situation critique actuelle. Tout d’abord par le simple fait qu’elle constitue la meilleure solution si l’on veut pouvoir nourrir 9 milliards de personnes d’ici 2050.

L’agriculture conventionnelle renforce l’usage d’engrais et des pesticides qui appauvrissent le sol et diminuent le rendement d’une exploitation à l’échelle d’une génération. Elle participe à l’appauvrissement des milieux ruraux en les rendant plus dépendants à la volatilité des prix du marché. Ils sont non seulement tributaires des prix de leurs ventes, mais aussi du prix du pétrole.

Pire encore, l’agriculture conventionnelle se mord la queue en aggravant les changements climatiques qui se répercutent après sur sa propre activité, créant ainsi un cercle vicieux.

L’agroécologie : ça marche !

L’alternative la plus efficace à cette agriculture conventionnelle a déjà fait ses preuves. « À ce jour, les projets agroécologiques menés dans 57 pays en développement ont entraîné une augmentation de rendement moyenne de 80 % pour les récoltes, avec un gain moyen de 116 % pour tous les projets menés en Afrique », explique le Rapporteur de l’ONU. « De récents projets menés dans 20 pays africains ont même démontré un doublement des rendements des cultures sur une période de 3 à 10 ans. »

À ce titre, l’expert préconise, à travers un certain nombre de recommandations et de mesures, de développer des politiques d’aides plus ambitieuses, notamment à travers le maintien des organisations paysannes. 

Face aux changements climatiques, aux inégalités existantes et à venir ainsi qu’à une hausse inévitable de la population mondiale, l’agriculture conventionnelle ne permettra pas de contrer les crises à venir et l’agroécologie en propose les meilleures solutions.

Pour en savoir plus :

Rapport du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, présenté le 8 mars devant le Conseil des droits de l’homme de l'ONU à Genève

Communiqué de presse, « L'agroécologie peut doubler la production alimentaire en 10 ans », 8 mars 2011.

 

Rapport de Greenpeace par Pierre Bernadet

 

 

 

L'agro-écologie, modèle agricole français de demain ?

Lors du colloque "Produisons autrement", le ministre de l'Agriculture a réaffirmé sa volonté de faire de la France le futur leader de l'agro-écologie. Il a présenté un projet qui devrait prendre forme d'ici 2014, en même temps que la nouvelle PAC.

Accroître la production de protéines végétales, gérer les excédents d'azote organique et structurer la filière bio font partie des priorités du projet agroécologique pour la France. 

"Ce n'est pas un débat purement agricole que nous avons, c'est un débat de société sur nos modèles de développement, à l'aube du XXIème siècle. (…) Jusque-là, l'agriculture biologique, les labels se sont construits dans la contestation. Ce qu'on cherche aujourd'hui, c'est une capacité à concilier les grands enjeux en rassemblant tous les acteurs", a déclaré Stéphane Le Foll, en clôture du colloque "Produisons autrement", organisé le 18 décembre au Conseil économique, social et environnemental à son initiative.

 A cette occasion, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a présenté son projet agro-écologique pour la France, un projet pluriannuel, qui s'inscrit "dans la grande démarche de transition écologique  engagée par le gouvernement".

Outre une réorientation de la recherche, de la formation et des financements, le ministère de l'Agriculture va initier (ou poursuivre) six programmes d'actions : les plans Ecophyto et Antibio, un plan méthanisation, un plan protéine végétale, un plan apiculture et un plan agriculture biologique.

L'agro-écologie au cœur de la recherche et de la formation

Pour "connaître et capitaliser" sur les expériences agro-écologiques déjà menées en France, le ministre a confié une mission à Marion Guillou, présidente de l'établissement public de coopération scientifique Agreenium, afin d'identifier les éléments et fonctionnalités qui "serviront à construire les itinéraires agricoles de demain". Les instituts de recherche publics, tels que l'Inra, l'Irstea et le Cirad, inscriront l'agro-écologie comme priorité dans leurs programmes de recherche et appels à projets. De plus, "l'agro-écologie sera placée au cœur des contrats d'objectifs entre l'État et les instituts techniques agricoles, qui seront signés mi 2013".

Pour diffuser les nouveaux modèles et former les agriculteurs, le ministre souhaite mobiliser tous les acteurs (chambres d'agriculture, coopératives agricoles, instituts techniques, réseaux existants…). "Les crédits du CASDAR [compte d'affectation spéciale développement agricole et rural] seront ré-orientés en ce sens dans le cadre du prochain programme national de développement agricole (PNDAR) 2014-2020. Dès 2013, sans attendre ce prochain programme, au moins 3M€ supplémentaires seront mis au service du projet agro-écologique, à travers un appel à projets de mobilisation collective et le soutien de certaines actions des instituts techniques", précise le ministère.

 

L'introduction de l'agro-écologie, dans les programmes et référentiels pédagogiques de l'apprentissage, de la formation initiale et continue, sera expérimentée dès la rentrée 2013, pour une généralisation l'année suivante. "Un accent sera mis sur le rôle de démonstration des fermes des exploitations de l'enseignement agricole public".

Verdissement de la PAC et de la fiscalité

Pour accompagner le changement de modèle, les leviers budgétaires de la PAC seront utilisés. Mais alors que le budget alloué à la PAC 2014-2020 est encore incertain, Stéphane Le Foll a fait une petite mise au point : "Les pionniers ne se sont jamais demandés s'il y avait une contrepartie financière. On n'agit pas seulement par intérêt financier, mais parce qu'on vise un but précis".

Dans le cadre des discussions sur la future PAC, la France défendra un verdissement  du premier pilier (aides directes). Quant aux aides du deuxième pilier, elles devraient soutenir en priorité les mesures agro-environnementales "systèmes", qui  "permettront d'accompagner des changements de pratiques dans une approche globale sur l'exploitation et prendront en compte plusieurs enjeux".

Le projet de loi de Finances 2014 devrait également intégrer une fiscalité favorable à l'agro-écologie. Enfin, les Groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE), qui seront mis en place par la loi d'avenir sur l'agriculture, prévue pour fin 2013, "pourront mobiliser les outils budgétaires de la PAC en bénéficiant d'incitations plus fortes que pour des projets individuels. Ils bénéficieront aussi d'une fiscalité avantageuse".

Des programmes d'actions ciblés

Enfin, le ministre a annoncé sa volonté de renforcer le programme Ecophyto, initié en 2008, en fixant des objectifs plus précis, par filière et par territoire, et en encourageant les alternatives aux pesticides (lutte biologique…).

Le Plan EcoAntibio 2017, lancé en septembre 2012,prévoit de "sortir d'une logique de recours aux antibiotiques comme une assurance tout risque et les utiliser plutôt dans une logique de précision en s'appuyant sur l'observation et la prévention" et de changer de modèle de production dans l'élevage.

Toujours concernant l'élevage, un plan azote/méthanisation va être lancé pour "régler le problème des excédents d'azote organique". Il s'agira de produire du gaz et des fertilisants avec les excédents d'azote organique et de limiter l'usage de l'azote minéral lorsque des fertilisants organiques sont disponibles.

Pour en finir avec la dépendance fourragère de la France, un plan protéines végétales va être initié. Il vise à "tirer parti de l'intérêt agronomique et écologique de la culture des légumineuses, qui enrichissent en particulier les sols en azote et permettent de réduire les apports externes tout en augmentant les rendements".

Ces nouveaux plans s'ajoutent aux plans bio et apiculture durable, déjà prévus par le ministère de l'Agriculture.


 



14/03/2013
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